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Bournezeau le 20 juin 2015

Nicole Lachat, biologiste suisse et Docteur ès sciences, a été l’une des premières à alerter l’opinion sur les risques sanitaires liés aux émissions d’infrasons par les éoliennes industrielles. Elles s’est inspirée des travaux du Dr Piepont qui a regroupé les symptômes sous la terminologie de « syndrôme éolien »

Nous vous recommandons de lire le rapport de Nicole Lachat que nous avons résumé ci-dessous.

En effet celui-ci rappelle clairement quelques notions sur les sons et infrasons avant d’exposerles mécanismes anatomiques déclenchés par ces derniers, puis de conclure sur les symptômes constatés :

1 - Les sons et les infrasons :

  • le son est une onde produite par la vibration d’un support fluide ou solide qui se propage grâce à l‘élasticité du milieu environnant sous forme d’ondes longitudinales.
  • Ces ondes sont dues à une variation dans le temps de la pression dans un milieu homogène air, gaz, eau ou liquide. Elles agissent en comprimant et en dilatant le milieu homogène dans la direction dans laquelle elles se propagent.
  • Ces compressions et dilatations successives se traduisent par une variation de la pression dans le milieu naturel dans lequel se transmet l’onde. Cette pression se mesure en Pascal (Pa) ou en décibels (dB) et est représentative du mouvement alterné de compression et de dilatation du milieu naturel.

La fréquence des ondes (nombre de fois par seconde où l’on passe d’une surpression à une dépression en un point donné) se mesure en Hertz (Hz).

LE SYNDROME EOLIEN
  • Le graphe ci-dessous vous donne une illustration des ondes distinguant les ondes à plus basse fréquence (celles du haut) des ondes à plus haute fréquence (celles du bas).
LE SYNDROME EOLIEN

Compte-tenu de leur forte variation, les ondes à haute fréquence sont arrêtées dans leur diffusion par les obstacles sur leur chemin. A l’inverse les ondes à basse fréquence (fréquences similaires à la vibration des murs)entrent en résonance avec ces derniers et les traversent en exerçant plus longtemps une forte pression sur eux.

  • Les sons sont également caractérisés par leur longueur d’onde, c’est à dire la distance qui sépare deux maxima ou deux minima de pression successifs.
LE SYNDROME EOLIEN

Leur longueur d’onde étant beaucoup plus grande, les infrasons sont moins retenus par les obstacles et peuvent se propager très loin dans un rayon de 10 kms.

  • L’amplitude des sons est mesurée en dB(A) au moyen de microphone, la lettre A indiquant que l’évaluation du bruit a été pondérée pour s’adapter à la sensibilité de l’oreille humaine. Ainsi un niveau de bruit de 120 dB(A) correspond à celui d’une discothèque et celui de 45 dB(A) au bruit dans un bureau. Le seuil tolérable retenu par l’OMS est de 30 dB(A).
  • Quand elles atteignent l’oreille humaine, les ondes mettent les tympans en vibration, et ces vibrations sont traduites en sons. Cependant, seules les ondes dont la fréquence est comprise entre 20 Hz et 20 kHz provoquent des sons audibles par l’homme.

En dessous de 20 Hz (infrasons) et au-dessus de 20 kHz (ultrasons), les sons sont inaudibles mais peuvent avoir des effets directs sur notre corps et en particulier notre cage thoracique. Une illustration de ces effets en est le mal des transports du fait des émissions d’infrasons. La perception de ces effets dépend des individus et une exposition périodique et répétée dans certains cas peut avoir des effets nocifs.

2 - Eoliennes, sons et infrasons :

  • Les bruits mécaniques liés à l’alternateur et le système de transmission des éoliennes sont atténués grâce aux progrès technologiques, mais ils réapparaissent avec l’usure et la vétusté ainsi qu’avec l’augmentation de la puissance et la hauteur des éoliennes. Plus le son est produit haut, mieux il se propage. Ces bruits atteignent 120 dB(A) en haut de la nacelle et jusqu’à 45 dB(A) à 300 mètres.
  • En revanche, les bruits aérodynamiques sont importants et ne peuvent pas être supprimés. Il s’agit des bruits causés par les turbulences résultant de la rotation des pales lesquelles se réfléchissent sur le mât et créent des bourdonnements.
  • En outre, les mâts entrent en vibration et les vibrations se propagent par les voies aériennes mais également par le sol (via les veines rocheuses, les rivières souterraines…etc).
  • Les bruits émis par les éoliennes sont caractérisés par un large spectre de fréquences et une forte variation d’amplitude, ce qui les rend particulièrement gênants. Les grandes éoliennes produisent beaucoup de sons de basse fréquence dont certains se rapprochent des fréquences cardiaques. Ces bruits (pulsations,roulements) sont davantage perceptibles la nuit que le jour.
  • Les ondes à basse fréquence (infrasons), n’étant pas audibles par l’oreille (cf. explication ci-dessous), ne sont pas prises en compte dans les mesures de bruit en dB(A) utilisées par les Promoteurs, alors qu’elles sont plus dérangeantes que le bruit audible.
  • D’ailleurs, enregistrez les infrasons de basse fréquence nécessite des mesures et un appareillage plus complexes ainsi que du personnel plus qualifié que les simples mesures à partir des sonomètres réalisées dans les études d’impact. Celles-ci ne montrent qu’une chose : que le bruit audible produit par les éoliennes, au vu du nombre de décibels mesurés, ne génère des nuisances que pour les habitations situées trop près. Pour déceler les infrasons il convient également de procéder à une analyse de cohérence entre les mesures prises à l’extérieur et à l’intérieur des habitations, ce qusi a été réalisé récemment aux Etats-Unis de façon très probante.
  • Les sons ne se propagent pas de façon rectiligne et uniforme. Ils suivent des trajectoires dépendant de la topographie mais aussi des vents.

3 - Mécanisme de perception des sons et infrasons :

LE SYNDROME EOLIEN
  • L’oreille interne, derrière le tympan, contient notamment :

- la cochlée qui a la forme d’une coquille d’escargot et qui est l’organe de l’ouïe,

- et le vestibule (constitué de canaux semi-circulaires et utricule) responsable de l’équilibre.

  • La cochlée est creuse et remplie d’un liquide transmetteur des ondes, appelé « endolymphe ». Elle est tapissée de cellules sensorielles ciliées, non renouvelables. Les cils sont mis en mouvement par les vibrations transmises au travers de l’oreille médiane, vibrations répercutées à l’endolymphe par le tympan.

Les mouvements des cils sont ensuite transformés en signaux nerveux par le nerf auditif et amenés au cerveau qui va les interpréter comme des sons. Il est admis que les cellules ciliées les plus proches de l’entrée de la Cochlée servent à amplifier les vibrations des hautes fréquences (sons aigus) alors que les cellules situées dans le dernier tour de la Cochlée réagissent aux basses fréquences. Des chercheurs affirment que les cellules les plus externes de la Cochlée, en plus d’amplifier les vibrations de haute fréquence, servent aussi à neutraliser mécaniquement les vibrations des très basses fréquences (infrasons) afin que l’oreille humaine ne puisse pas les entendre. Ces cellules ne sont pas insensibles aux infrasons, mais elles les perçoivent puis les annulent, si bien que le cerveau ne se rend compte de rien.

  • Des chercheurs ont montré que ces cellules de la Cochlée sont stimulées par des infrasons de niveaux correspondant à ceux générés par les éoliennes. Ces infrasons ne sont pas « entendus » au sens habituel du terme mais ils sont capables de générer des perturbations chez certaines personnes.
  • Le vestibule et les canaux semi-circulaires (au nombre de trois et disposés orthogonalement dans les trois planscorrespondant aux repères dans l’espace) sont également remplis d’endolymphe et tapissés de cellules ciliées. La disposition dans l’espace des canaux semi-circulaires permet de détecter les mouvements dans toutes les directions, d’informer le cerveau et d’ajuster la posture du corps pour garder l’équilibre. Ces récepteurs jouent un rôle important dans le phénomène d’équilibre. Pour fonctionner correctement, le système de l’équilibre doit recevoir des informations fiables d’au moins de deux des trois canaux.En outre, les nerfs du système vestibulaires sont reliés à la structure du cerveau (hippocampe) impliquée dans les phénomènes de mémoire et d’apprentissage spatial.

4 - Le « Syndrome éolien » :

  • Comme les infrasons jusqu’alors étaient ignorés sur le principe de « ce qui ne s’entend pas ne peut pas nuire », c’est donc le retour d’expérience et les témoignages qui ont révélé que les infrasons générés par les éoliennes peuvent provoquer chez les humains, mais également les animaux, des malaises et des indispositions. Ceux-ci se traduisent par une sorte de mal de mer, de céphalées, de nausées et de vertiges, avec également des troubles visuels et des difficultés de concentration. Certaines fréquences d’infrasons peuvent engendrer des tremblements et des difficultés respiratoires.
  • De très nombreux chercheurs et spécialistes qui se sont penchés sur les éoliennes et les infrasons, convergent tous sur le développement de symptômes identiques provoqués par l’implantation d’éoliennes industrielles chez certaines personnes. Ils ont constaté l’apparition de phénomènes sanitaires persistant après l’installation des éoliennes, qui disparaissent lors que le sujet a quitté sa région, et réapparaissent lors qu’il revient dans son habitation.L’apparition des symptômes n’est pas immédiate. Il faut séjourner un certain temps dans les lieux pour en sentir les effets.
  • Les enfants sont affectés comme les adultes, et plus particulièrement les personnes âgées. Les personnes sujettes aux migraines ou présentant une sensibilité au mouvement accrue (mal des transports, mal de mer) de même que celles dont l’oreille interne présente des dommages antérieurs à l’exposition au bruit (pertes d’audition due à une exposition au bruit industriel) sont particulièrement vulnérablesà ces symptômes.
  • Ces symptômes connus sous le nom de « syndrome éolien »se traduisent par :

- des troubles du sommeil (cauchemar, réveils, énurésie pour les enfants) qui disparaissent loin des éoliennes

- des maux de tête

- des acouphènes (symptôme dominant)

- des problèmes de concentration et de mémoire

- une irritabilité

- une fatigue persistante

- des troubles de l’équilibre (sensation de pulsation, tremblements, vibrations internes,.)

- de la tachycardie

Ils ont été développés par le Docteur Pierpont dans un article intitulé « Wind Turbines Syndrome- a report on natural experiment » Mais également ils ont fait l’objet de diverses autres communications scientifiques :

- au Canada

- aux Etats Unis,

- au Royaume-Uni

- en Australie

- et maintenant en, Allemagne

  • Au moment de la publication du rapport Lachat, les chercheurs ont considéré que des recherches complémentaires plus approfondies devaient être menées pour pouvoir statuer définitivement sur l’influence des infrasons.En attendant, ils ont préconisé, à l’instar du Docteur Pierpont le respect d’une distance minimale entre les éoliennes et les habitations. Ce dernier recommandait alors une distance de 2 kilomètres en terrain plat et 3 kilomètres dans les montagnes. D’une façon générale, un grand nombre de pays recommande une distance minimale de 1,5 à 2 kilomètres

Depuis ce rapport, de nombreuses recherches dans différents pays ont permis de progresser dans la certitude de l’existence d’un lien direct entre les éoliennes industrielles et les nombreuses nuisances sanitaires, tant au niveau de l’homme que de celui des animaux, ce qui a donné lieu à diverses communications dans les pays étrangers (Cf. articles à venir).

Lire également :

Rapport OPTSST (Officiel Prévention Santé et Sécurité au Travail )

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